Garantir l’intégrité et la réussite du Programme des étudiants étrangers
Nous avons mené des pourparlers avec les principaux ministères fédéraux, et en particulier avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Il s’agissait de définir une approche permettant de concilier les résultats des étudiants internationaux avec la disponibilité du soutien communautaire et des établissements, tout en tenant compte des exigences du marché du travail. Notions sur lesquelles vient en outre se greffer la diversification des pays d’origine des étudiants internationaux afin d’améliorer la position du Canada sur la scène internationale.
Au cours du second semestre de l’année, l’attention du public s’est focalisée sur le nombre croissant d’étudiants internationaux au Canada et sur son incidence perçue quant au logement et à son abordabilité pour l’ensemble de la population canadienne. Le gouvernement du Canada a réagi en annonçant sa décision de plafonner sur deux ans les visas d’étudiants internationaux à compter du 22 janvier 2024 et de mettre en place un système de lettres d’attestation provinciales. CICan a manifesté ses inquiétudes au sujet du plafonnement et de sa mise en œuvre précipitée par le biais d’une réponse officielle et d’une lettre ouverte à Marc Miller, le ministre de l’Immigration. Cette lettre insiste sur les conséquences généralisées et à long terme que ce plafonnement pourrait avoir pour les étudiants canadiens et internationaux et pour les collectivités du pays. Notre nouvelle PDG, Pari Johnston, a également écrit un article d’opinion dans le Toronto Star. Elle y exprime le besoin urgent de recentrer les politiques publiques et les discussions entre les gouvernements fédéral et provinciaux sur le financement durable des collèges et des universités du Canada afin de stimuler la croissance, la productivité et l’innovation à long terme au pays.
Face à de tels changements sans précédent dans l’approche du Canada en matière de politique d’immigration, nous avons apporté un soutien sans faille à nos membres par le biais d’un plaidoyer soutenu, d’un dialogue politique et de ressources visant à aider le secteur à traverser cette période très difficile. Nous avons rencontré le gouvernement à plus de vingt reprises sur le sujet de l’immigration. Nous avons aussi communiqué aux membres les données d’IRCC sur l’acceptation des permis d’études afin qu’ils puissent prendre des décisions avisées sur leurs inscriptions et nous avons organisé des séances de discussion pour diffuser des informations auprès des membres. Sans oublier que nous avons coordonné nos efforts avec les associations régionales de collèges et d’autres acteurs de l’enseignement postsecondaire ainsi que rencontré le ministre lors de la réunion de notre Conseil d’administration en novembre 2023 et en février 2024.
Notre priorité : veiller à ce que le cadre politique évolutif relatif aux étudiants internationaux reste accessible et inclusif et qu’il reflète les réalités et les besoins des collèges et instituts. Cela implique une mobilisation active des membres, des consultations et la contribution de CICan au Cadre des établissements reconnus (CER). Celui-ci a été annoncé par IRCC à la fin de l’année 2023 et il est prévu de lancer l’enquête finale de rétroaction à la fin du printemps 2024. Nous avons déployé des efforts similaires pour alimenter et orienter les réformes à venir du Programme de permis de travail postdiplôme.
Promouvoir l’importance vitale du secteur des collèges et instituts face aux défis majeurs à relever tant au Canada que dans le reste du monde.
CICan a intensifié ses efforts au cours de l’année pour attirer l’attention sur le rôle crucial des collèges et instituts au regard de l’avenir du Canada ainsi que pour plaider en faveur du maintien de leur succès. Pari a ainsi participé à une table ronde prébudgétaire sur les compétences et l’innovation avec la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland. Elle a également comparu devant le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes. Elle a exhorté le gouvernement fédéral à redéfinir le rôle des collèges et instituts dans le cadre plus large de l’écosystème de la recherche et de l’innovation. Malgré leur expertise avérée en termes d’impact, et en particulier pour ce qui est de concrétiser les résultats de la recherche par des innovations, les collèges et instituts ne reçoivent que 2,9% des fonds fédéraux consacrés à la recherche. Pour optimiser leur potentiel à relever les défis nationaux tels que le logement et l’adaptation climatique, elle a soutenu que le gouvernement devrait adopter une approche de la recherche axée sur les défis, laquelle mettrait l’accent sur le secteur des collèges et des instituts et amplifierait ses investissements.
Au niveau international, nous nous sommes également attachés à relever les principaux défis liés au développement de la main-d’œuvre, au changement climatique et à la transition énergétique dans les pays partenaires par le biais de partenariats entre établissements en matière d’éducation pour l’emploi. Dans la lignée de nos initiatives nationales, nous continuons à promouvoir le secteur des collèges et instituts en contribuant activement à l’UNESCO-UNEVOC et en diffusant des ressources éducatives. Notons parmi celles-ci :
Nos activités visant à promouvoir la valeur publique des programmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) à l’étranger trouvent leur illustration dans notre programme La jeunesse africaine au travail — Kenya — EFTP. Grâce à notre partenaire de mise en œuvre, BBC Media Action, des programmes radio ont été conçus au Kenya pour sensibiliser à l’importance de l’enseignement et des établissements d’EFTP dans le développement de la main-d’œuvre nationale. Ces actions ont permis de modifier sensiblement la perception et l’attitude des étudiants et des tuteurs, ce qui a eu pour effet de faire progresser le nombre d’inscriptions.
L’émission sur l’EFTP diffusée sur Radio Kaya m’a motivé à m’inscrire à Weru. J’ai entendu des interviews d’étudiants et de professeurs sur les cours suivis dans l’établissement et sur la vie au collège en général. J’ai également appris que cet établissement disposait de bons équipements, ce que j’ignorais. J’ai commencé à m’y intéresser et j’ai demandé à suivre des cours en génie électrique. J’ai également appris à connaître les possibilités de financement telles que les prêts du Higher Education Leaners Board et comment en bénéficier. J’ai ensuite fait une demande de prêt et j’attends maintenant l’approbation. J’aime aller à l’école à Weru.
– Musa Hinzano, 21 ans, étudiant au Weru Technical Training Institute en vue de l’obtention d’un certificat en génie électrique.
Nous avons également conclu de nouveaux partenariats pour appuyer la transition écologique à l’étranger. Par exemple, nous avons offert une formation en avionique et en électromobilité (véhicules électriques) à un partenaire mexicain par l’intermédiaire du Centennial College. Cette initiative vise à inciter davantage d’étudiantes et étudiants à faire carrière dans ces domaines. Elle stimule à la fois les évolutions du lieu de travail et la lutte contre le changement climatique en promouvant les technologies et les pratiques durables.
En collaboration avec Universités Canada, nous avons mis en place les 14 premiers projets de bourses en 2024 dans le cadre de notre programme des Bourses canadiennes de développement international (BCDI 2030). Celui-ci vise à renforcer le développement social et économique des femmes (tout particulièrement) et des hommes dans 26 pays admissibles de la Francophonie, dans certains pays du Commonwealth et dans des petits États insulaires en développement. Chaque bourse signifie qu’une étudiante ou un étudiant supplémentaire aura la possibilité de contribuer à chacun des principes qui sous-tendent les objectifs (égalité des genres, droits de la personne et action climatique) tout en étant à la pointe du changement au sein de sa collectivité.
En outre, nous avons adopté une nouvelle approche pour évaluer l’impact de nos projets d’Éducation pour l’emploi (ÉPE). L’objectif est de mieux documenter nos travaux et d’en diffuser les meilleures pratiques. Deux publications portant sur ÉPE-Alliance du Pacifique et des histoires d’impact issues du programme ÉPE-Tunisie inaugurent notre série de récits d’impact.
Impact du plaidoyer de Collèges et instituts Canada en 2023/2024
Nos travaux sur la période 2023/2024 ont permis de remporter d’importantes victoires budgétaires. Ainsi, nous avons veillé à ce que les collèges et instituts soient au premier plan des efforts déployés pour relever les défis urgents du Canada et à ce qu’ils disposent des ressources nécessaires à leur réussite. Par le biais de partenariats stratégiques, notre travail collaboratif a abouti à des réussites décisives annoncées dans le budget fédéral de 2024, dont les suivantes :
- maintien du financement pour le Programme de stages pratiques pour étudiants (PSPE) et l’Initiative d’apprentissage innovant intégré au travail (I-AIT);
- extension de l’exonération fédérale du remboursement des prêts étudiants à d’autres professions de l’économie des soins et promesse du gouvernement de financer des services de santé mentale pour les jeunes, en collaboration avec l’Alliance canadienne des associations étudiantes et Universités Canada;
- admissibilité des établissements d’enseignement supérieur au Programme de prêts pour la construction d’appartements et suppression de la TPS sur les nouveaux projets de logements étudiants pour nos membres;
- nouveaux fonds pour les étudiantes et étudiants des Premières Nations dans le cadre du Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire;
- recapitalisation du Service d’apprentissage et obtention d’un financement fédéral supplémentaire pour la promotion nationale des métiers; et
- nouveau financement temporaire pour les centres d’accès à la technologie et les centres collégiaux de transfert technologique du Québec.
Ces avancées en matière de plaidoyer témoignent de notre détermination sans faille à veiller à ce que le Canada reconnaisse et exploite le rôle essentiel des collèges et instituts afin de relever certains défis et de stimuler la croissance économique.
CICan en chiffres : notre impact
138 membres et 18 associés
10 projets canadiens – 100 membres impliqués
10 projets internationaux – 60 membres impliqués
13 pays de mise en œuvre des projets
10 bailleurs de fonds de projets
Valeur totale du portefeuille de CICan : 409 millions de dollars, dont 137 millions de dollars pour les programmes canadiens et 272 millions de dollars pour les projets internationaux.